Pourquoi parler des médicaments interdits en Thaïlande ?
Si vous préparez un voyage en Thaïlande, vous avez probablement prévu votre itinéraire, réservé vos hôtels (sur Bangkok-Hotels.fr, bien sûr 😉), repéré les marchés de nuit à tester et les temples à visiter. Mais avez-vous pensé à vérifier les produits que vous emportez dans votre trousse à pharmacie ?
Ce que beaucoup de voyageurs ignorent, c’est que certains médicaments parfaitement légaux en France ou ailleurs sont strictement interdits en Thaïlande. Les conséquences peuvent aller de l’amende à l’emprisonnement. Oui, vous avez bien lu. Même pour un simple comprimé contre l’insomnie ou un décongestionnant acheté en pharmacie chez vous.
Alors pour voyager l’esprit tranquille, découvrons ensemble les médicaments à éviter, les bons réflexes à avoir, et comment transporter en toute sécurité ceux dont vous ne pouvez pas vous passer.
Ce que dit la loi thaïlandaise sur les médicaments
En Thaïlande, les lois sur les stupéfiants et substances contrôlées sont très strictes, particulièrement pour les produits psychotropes. Certaines molécules considérées comme banales en Europe sont classées ici comme des drogues dures. Par exemple, des médicaments contenant de la codéine, du diazépam ou de la pseudoéphédrine peuvent être assimilés à des substances illicites.
La Food and Drug Administration (FDA) thaïlandaise réglemente la possession et l’importation de médicaments. En cas de doute, les autorités locales n’hésitent pas à appliquer la loi à la lettre. Il est donc impératif de bien se renseigner avant le départ.
Les principales substances interdites ou contrôlées
Voici une liste non exhaustive des médicaments et composés souvent interdits ou sévèrement encadrés en Thaïlande :
- Codéine : présente dans certains sirops contre la toux ou antalgiques. Elle est classée comme stupéfiant en Thaïlande.
- Diazépam (Valium) et les benzodiazépines : utilisées contre l’anxiété, l’insomnie ou l’épilepsie. Considérées comme substances psychotropes.
- Ritaline (méthylphénidate) : prescrit contre les troubles de l’attention. Son importation est illégale sans autorisation spéciale.
- Pseudoéphédrine : contenue dans certains décongestionnants en vente libre en Europe. Elle est interdite en Thaïlande car elle peut être utilisée pour la fabrication de méthamphétamines.
- Tramadol : un analgésique opioïde. Sa détention sans ordonnance spécifique peut entraîner des poursuites.
- Fluoxétine (Prozac) et autres antidépresseurs : tolérés avec une ordonnance médicale, mais réglementés.
Gardez en tête que cette liste peut évoluer : mieux vaut consulter les sources officielles ou contacter l’ambassade de Thaïlande avant le départ.
Une anecdote qui fait réfléchir
Une amie française, globe-trotteuse dans l’âme, est arrivée à Suvarnabhumi avec un petit flacon de sirop pour la toux acheté à Paris, contenant de la codéine. Elle ne savait pas que ce composé était strictement interdit ici. Résultat : contrôle douanier, interrogatoire, confiscation et des heures de stress. Elle s’en est sortie avec un avertissement, mais elle aurait tout aussi bien pu finir au poste. Une simple négligence peut coûter cher, surtout quand on est à l’étranger.
Comment voyager avec vos médicaments en toute sérénité ?
Tout le monde n’a pas le luxe de se passer de ses traitements quotidiens. Si vous êtes concerné, voici quelques conseils pratiques pour voyager en Thaïlande avec vos médicaments :
- Conservez vos médicaments dans leur boîte d’origine, avec la notice et les étiquettes visibles.
- Ayez toujours avec vous une ordonnance en anglais (ou en thaï si possible), précisant le nom commercial et le nom générique de chaque médicament, la posologie et la durée du traitement.
- Demandez une autorisation d’importation à la FDA thaïlandaise si votre traitement est considéré comme psychotrope ou stupéfiant. Vous pouvez le faire en ligne via leur site officiel.
- Limitez la quantité de médicaments à ce qui est nécessaire pour la durée de votre séjour. En général, un stock pour 30 jours est toléré.
Astuce : scannez vos documents et envoyez-les sur votre boîte mail. En cas de perte ou d’oubli, vous aurez toujours une copie accessible.
Et le cannabis médical alors ?
Depuis 2022, la Thaïlande a assoupli sa législation concernant l’usage du cannabis médical. Cela a fait couler beaucoup d’encre, y compris dans la presse internationale. Mais attention : cela ne signifie pas que vous pouvez débarquer avec des comprimés ou de l’huile à base de cannabis achetés en Europe ou ailleurs.
L’usage thérapeutique est autorisé uniquement dans des cadres bien définis, et uniquement pour les produits approuvés par les autorités locales. Il est donc formellement interdit d’apporter vos propres produits à base de cannabis, quels qu’ils soient, même avec une prescription.
L’ironie ? Vous verrez des cafés proposant des infusions « relax », ou des stands affichant des feuilles de cannabis stylisées. Cela peut prêter à confusion, mais le cadre réglementaire reste strict et flou à la fois. Bref, abstenez-vous d’en emporter dans vos bagages.
Peut-on acheter ses médicaments en Thaïlande ?
A Bangkok comme dans les grandes villes de Thaïlande, les pharmacies sont bien achalandées et le personnel parle souvent anglais. Vous y trouverez une grande variété de médicaments, parfois sous un autre nom commercial. Certains médicaments qui nécessitent une ordonnance en France sont en vente libre ici, mais cela ne signifie pas pour autant qu’on peut tout acheter à la volée.
Si vous avez oublié un médicament non psychotrope, tentez votre chance en pharmacie ou dans un hôpital privé. Les hôpitaux internationaux comme Bumrungrad ou Samitivej possèdent des pharmacies bien fournies et du personnel médical qualifié pouvant vous prescrire l’équivalent local.
Et si vous êtes dans une zone plus rurale ? Prévoyez une trousse à pharmacie complète, adaptée au climat (antimoustique, crème solaire, antidiarrhéique, etc.) et à votre profil médical.
Liens utiles et contacts officiels
Pour éviter toute mauvaise surprise, voici quelques sources officielles et contacts à consulter avant votre voyage :
- FDA Thaïlandaise : pour consulter les substances contrôlées et les demandes d’autorisation.
- Ambassade de France en Thaïlande : pour obtenir des informations à jour et contacts d’urgence.
- Conseils aux voyageurs du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères : rubrique Thaïlande.
Prendre cinq minutes pour consulter ces sources avant de faire votre valise peut vous épargner bien des désagréments. Et croyez-moi, c’est toujours mieux d’arriver à Bangkok prêt à découvrir la ville du sourire, plutôt que de commencer ses vacances dans une salle d’interrogatoire d’aéroport.
Un mot de fin pour les voyageurs avertis
Voyager, c’est découvrir, s’émerveiller… mais aussi s’adapter. Si la Thaïlande vous accueille à bras ouverts, elle attend aussi que ses visiteurs respectent ses lois et sa culture. Prendre un moment pour vérifier les produits que vous emportez est une simple précaution qui vous permettra de profiter pleinement, sereinement – et en toute légalité – de votre séjour.
Et si vous avez un doute, pensez toujours à demander. Un petit message à l’ambassade ou un coup d’œil sur un site officiel vaut mille fois mieux qu’une amende salée ou une confiscation malencontreuse à l’aéroport.
Bon voyage en Thaïlande, et n’oubliez pas : une valise bien préparée, c’est un esprit libre pour explorer !